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L’île de Gorée : mémoire symbolique de la traite négrière en Afrique

L’île de Gorée est une merveille de la nature, comme elle sait si bien nous en gratifier.

Avec sa belle petite plage de sable fraîche et limpide, sa douce température qui varie de 17 à 30 degrés et sa végétation composée de palmiers, de baobab et d’hibiscus, on ne peut que succomber au charme de cette petite île.

De plus, aucun véhicule, aucune usine quelle qu’elle soit ne vient troubler le paisible écosystème de cette île.

Ses petites maisons colorées aux façades hautes qui rappellent l’époque coloniale témoignent de la tristement célèbre histoire de cette île, et de sa symbolique « Maisons des esclaves ».

Cette histoire, c’est en 1444 qu’elle débute lorsque le navigateur Portugais Dinis Dias découvre l’île. En raison de sa bonne situation géographique, elle va donner lieu à une querelle entre puissances occidentales.

D’abord les portugais, ensuite les hollandais qui à leur tour l’occupent dans la seconde moitié des années 1550, puis les français qui l’occupent également vers les années 1670 jusqu’en 1800 où ils se font déposséder au profit des anglais avant de s’y établir à nouveau de manière définitive, jusqu’aux indépendances du moins.

Du XVe au XVIIe siècle, Gorée a été le théâtre, où devrait-on dire l’épicentre d’une des plus grandes tragédies de l’histoire de l’humanité : la traite négrière. Au cœur de la ville, une petite demeure captive plus que toute autre l’attention des touristes et des visiteurs : il s’agit de la maison des esclaves, encore appelée la maison rose.

Sa construction daterait de 1776 et d’après les récits du conservateur Boubacar Joseph Diagne, cette petite maison, ancienne demeure de Anna Colas Pépin servait d’entrepôt, pas pour stocker des marchandises mais pour contenir entre 150 et 200 esclaves immobilisés par d’énormes chaînes des pieds au cou. Dans ces conditions inhumaines, les hommes en captivité attendaient leur départ vers le pays du non-retour à bord de grands voiliers qui naviguaient sur les eaux de l’océan atlantique.

Grâce aux efforts de certains sénégalais dont le conservateur Boubacar Joseph Diagne, l’île de Gorée a acquis une reconnaissance mondiale qui lui a valu d’être inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO en 1990. Elle fut restaurée au même titre que la maison des esclaves, devenue un lieu de mémoire et une destination touristique privilégiée pouvant accueillir plus de 500 visiteurs par jour.

Aujourd’hui rattachée à la ville de Dakar comme un arrondissement, Gorée demeure un lieu symbolique, mémoire de la traite négrière qui rappelle à jamais le destin funeste des filles et fils d’Afrique qui ont péri durant cette sombre période.

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