Fela Kuti inventeur de l’Afrobeat
De son vrai nom Olufela Olusegun Oludotun Ran-Some Kuti, Fela Kuti était un musicien compositeur et activiste politique nigérian.
Né le 15 Octobre 1938 à Abeokuta dans le Sud-ouest du Nigéria, Fela Kuti a grandi dans une famille de militants engagés pour les droits des Nigérians de par son père Ransome-Kuti, pasteur et sa mère Funmilayo Ransome-Kuti, nationaliste activiste qui influence son militantisme.
Considéré comme l’un des fondateurs du genre musical afrobeat qui est un mélange de musique africaine traditionnelle, de jazz, de funk et de soul, Fela Kuti a débuté sa carrière musicale dans les années 60 en jouant du jazz et du highlife.
Assez rapidement, il a adopté un style plus rythmique et militant mélangeant les genres musicaux traditionnels africains avec des influences funk, jazz et soul.
De par ces différents genres musicaux qui lui était propres et faisaient sa particularité, il a utilisé sa musique pour dénoncer la corruption et l’oppression du gouvernement nigérian.
L’afrobeat de par sa complexité et son exigence reflétait disait-on, sa vision politique radicale.
Militant politique passionné, Fela Kuti était un critique de la corruption et de l’autoritarisme du gouvernement nigérian.
C’est d’ailleurs dans cette veine qu’il créa dans les années 70 « Kalakuta Republic », mouvement politique et social avec pour vocation de défendre les droits des nigérians et de lutter contre l’oppression et la répression politiques dont sa musique y jouait un grand rôle.
Ledit mouvement rassemblait les activistes et les artistes qui partageaient sa vision.
Il fut emprisonné à plusieurs reprises par le gouvernement nigérian pour ses activités politiques et ses chansons critiques.
Au fil de sa carrière, il a produit plus de 50 albums souvent composés de chansons assez longues qui traitaient de sujets politiques et sociaux tels que la pauvreté, l’injustice, la répression et l’exploitation.
D’ailleurs son titre à succès « Zombie » sorti en 1976 était une critique virulente de l’armée nigériane et de son traitement violent des citoyens. La chanson dénonçait les soldats qui étaient prêts à obéir aux ordres sans réfléchir, les comparant à des zombies.
Ce titre est devenu l’un des plus célèbres de l’artiste et l’une des chansons les plus emblématiques de l’histoire de la musique africaine. La chanson marquait encore une fois l’engagement politique de Fela Kuti.
L’artiste était également un défenseur des droits des femmes et a travaillé pour promouvoir l’égalité des sexes dans la société nigériane.
Ses titres « Lady », « Shakara » sortis en 1972 et « Mama Water » sorti en 1974 dénonçaient entre autres les violences domestiques dont elles sont victimes dans la société nigériane, la prostitution par contrainte pour ces femmes.
Il était controversé pour sa position sur la sexualité du fait de ses 27 femmes.
En 1977 un événement vint comme un coup dur pour lui, sa mère Funmilayo Ransome-Kuti étant tuée par les forces de sécurité nigérianes lors d’une descente dans sa maison.
Cet épisode au lieu de le déstabiliser dans son combat, n’a pas freiné son engagement envers la justice sociale et la liberté.
Fela Kuti a fini par quitter le Nigeria pour s’installer au Ghana avant de revenir dans son pays natal en 1986 où il a continué à enregistrer sa musique jusqu’à sa mort en 1997.
Connu comme une figure importante de la musique africaine et un pionnier de l’afrobeat, la musique de Fela Kuti a inspiré des artistes du monde entier et aujourd’hui encore, plus de 20 années après, son héritage demeure. Il est considéré comme un symbole de la résistance politique et de la lutte pour la liberté et la justice en Afrique.
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