Téléphonie mobile en Afrique noire – multinationales, des points à améliorer
Les grosses parts de marchés contrôlés par ces firmes étrangères font souvent obstacle aux entreprises locales. Dans cette quête effrénée des richesses aux mains des expatriés, les nationaux broient du noir.
La communication des multinationales opérant dans le secteur de la téléphonie mobile ne cesse de croître sur le continent. Elle expose à travers la télévision et internet la réussite de ces entreprises. Partenariats, sponsorings et mécénat offrent une vitrine sans coup férir pour le marketing et la publicité de leurs offres.
Derrière ces aspects pompeux de leurs actions, s’occultent des réalités masquées par les artifices. En l’occurrence, le recrutement de vendeurs ambulants payés très peu pour la commercialisation de leurs produits dans les rues, l’absence de contrats de travail, les licenciements abusifs, les heures prolongées de travail etc.
En 2021, les deux entreprises étrangères en tête dans la filière au Cameroun ont enregistré un bénéfice évalué à 500 milliards de FCFA, un chiffre largement au-dessus du budget de plusieurs départements ministériels dans un pays où la grande majorité vit avec moins d’un dollar par jour.
Au Sénégal, selon les sources officielles, un opérateur étranger ‘’a investi en 2021 près de 2,5 milliards de F CFA pour l’octroi et l’exploitation d’un programme 3 G. Comme la téléphonie tire sa croissance, ce dernier en profite …’’.
Le marché ivoirien prospère dans les transactions financières mobiles dont la part du lion revient à ces firmes étrangères. La première trône dans ce registre avec près de 75% des recettes perçues, suivie de sa concurrente qui affiche 24 % des revenus. Un paradoxe pour nos pays au Sud du Sahara engagés sur le chemin de l’émergence.
Aussi, ces mastodontes venus d’ailleurs semblent redouter de bâtir certaines installations clés dans les nations à l’origine de leurs fortunes. Les capitaux amassés et exportés vers leurs pays, constituent un poids important pour l’économie et le développement de leurs États.
Dans le même temps, les consommateurs locaux, majoritairement pauvres, font face aux problèmes liés à la mauvaise qualité du service (faible débit de la connexion internet, saturation du réseau, difficultés de communication) ainsi qu’aux coûts parfois exorbitants de leurs offres.
Tchuisseu Lowé
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