Sénégal – A la découverte du baobab sacré de Fadial, vieux de 855 ans
C’est une découverte à la fois impressionnante et enrichante que nous avons faite, ce week-end, via un documentaire sur la chaîne de télévision « Histoire ». Il s’agit du baobab sacré de Fadial au Sénégal.
Un baobab vieux de plus de 8 siècles
Cette mastodonte composée d’une dizaine de troncs a une circonférence de 35 mètres et est présentée aux touristes comme le plus vieux baobab d’Afrique de l’Ouest. Selon le conservateur de ce baobab géant répondant à l’identité de Messamba Sall, il a eu 855 ans l’an dernier.
Implanté à Fadial sur le site de l’ancien cimetière des griots, cet espace sacré est devenu un lieu de tourisme, de commerce et de prière. Un trou d’une petite largeur d’à peine 50 centimètres permet d’accéder à l’intérieur. Jouant le rôle de guide de cette merveille de la nature, Massamba Sall accepte de faire découvrir le baobab à l’équipe de reportage en la faisant accéder à l’intérieur. Une fois dans le ventre de la mastodonte, ils y découvrent des chauves-souris perchés, poussant des cris. Massamba Sall explique que le » baobab sacré » de Fadial est un peu particulier car il ne donne pas de pain de singe, c’est à dire les fruits du baobab.
Sa cavité intérieure dit-il » servait de cimetière aux griots de la localité ». Il raconte qu’ » à la mort de ces griots, ils étaient momifiés à l’intérieur du baobab. Pour ces populations qui étaient à l’époque des animistes, les griots ne pratiquaient pas l’agriculture et les enterrer sous terre rendrait la terre infertile. Depuis plusieurs années, les griots y étaient accrochés. C’est finalement en 1960, que cette pratique a été interdite, car les enfants des griots de cette contrée ne supportaient plus cette souffrance de voir les corps de leurs parents décédés à l’intérieur de ce baobab ».
Un baobab à la fois mythique et mystique
Plus loin, le guide du lieu apprend à ses hôtes que » le Baobab de Fadial étant sacré, personne n’ose toucher à ses feuilles encore moins à ses racines ». Massamba Sall renseigne que « tout dans le baobab, désigné comme emblème du Sénégal, est utile pour la société sénégalaise. Ses feuilles cueillies, séchées au soleil et réduites en poudre entrent dans la préparation du couscous sénégalais. Cette poudre appelée « lalo » est très prisée par les Sénégalais, car elle facilite la digestion », explique-t-il.
L’écorce de ce baobab à l’en croire, permet la fabrication de cordes pour attacher les animaux. Il explique en outre que » les lézards et les écureuils se nourrissent de la sève de ce baobab, car son bois est très spongieux et facile à percer. Aussi, ses racines permettent de teinter les pagnes », révèle-t-il.
Un haut lieu de sacrifice
Du fait de sa longévité, le baobab s’est ouvert à l’intérieur. Pour Massamba Sall, après 500 ans d’existence, une cavité se forme à l’intérieur des baobabs. Mais ensuite, cette cavité a tendance à se refermer. » Comme c’est l’arbre sacré du village, on arrive à préserver l’entrée dans la cavité pour ne pas manquer les sacrifices « , dit-il.
Au pied de ce baobab, plusieurs sacrifices sont faits chaque année. Messamba Sall explique qu’à l’approche de l’hivernage, quand les pluies tardent à tomber, les femmes viennent avec du lait caillé pour faire des prières. Sous l’ombre du feuillage de cet arbre géant, elles chantent et dansent pour implorer les esprits. En dehors des touristes, des religieux passent aussi visiter cet arbre sacré. Le plus grand souhait de Massamba Sall, c’est que cet arbre peu ordinaire soit mieux connu des Sénégalais et au-delà du monde entier, pour qu’il soit davantage visité.
Thom Biakpa
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