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Odunayo Eweniyi Zoom sur un jeune visage de la lutte contre le sexisme au Nigéria

Source photo : Tech women

Née à Abeokuta, dans l’État d’Ogun, au sud-ouest du Nigeria, Odunayo Eweniyi, à seulement 27 ans, est devenue une icône de la lutte pour l’émancipation des femmes et pour la défense des droits humains dans son pays. Elle fait parler d’elle au Nigeria en tant que spécialiste des start-up technologiques, mais est  également connue pour son plaidoyer en faveur de l’autonomisation des filles et des femmes.

 

C’est dans cet élan, qu’elle a contribué récemment à la collecte d’environ 1,1 million de dollars pour soutenir le mouvement #EndSARS, un mouvement mené par des jeunes pour dénoncer la brutalité policière dans son pays. Elle a également lancé deux organisations à but non lucratif pour l’émancipation des femmes, à savoir « Feminist Coalition » et « Wine & Whine Nigeria ».

 

A la veille de la célébration des droits de la femme dans le monde entier, nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt, l’entretien qu’elle a accordé au média BBC.

 

Titulaire d’une licence en ingénierie informatique obtenue à l’université Covenant, Odunayo Eweniyi, Comme de nombreuses femmes dans le monde, a mené sa part de batailles contre le sexisme et l’exclusion systémique des femmes des opportunités économiques.

 

Elle raconte : « Certaines personnes ne pensaient pas que les femmes pouvaient diriger des entreprises ; certains managers ne voulaient pas embaucher une femme parce qu’ils craignaient qu’elle tombe enceinte ou se marie et ne puisse pas se concentrer sur son travail.  Le résultat net est donc que les femmes sont laissées pour compte », denonce-t-elle.

 

Elle reconnaît avoir été confrontée à « l’exclusion systémique lorsque les gens ont des conversations sur le secteur dans lequel je devrais travailler et ont inclu tout le monde sauf moi, intentionnellement ou non. Cela a changé aujourd’hui, mais c’était très fréquent au début. J’ai démantelé cela en prenant la parole, parce que bien souvent, le sexisme ne vous saute pas aux yeux, et vous commencez à vous demander ce qui se passe ? Est-ce parce que je suis une femme, est-ce du sexisme ou suis-je folle ?  Et ensuite, on se demande comment on va réagir à cela », confie-t-elle.

 

Son aides autres femmes

 

Odunayo Eweniyi se sent investie de la responsabilité d’aider d’autres femmes sur son chemin. Ce qui l’a poussée à créer la Coalition féministe.  « Je ressens simplement un sentiment de devoir dans la mesure où je suis une femme qui a eu la vie relativement facile.  J’ai un système de soutien solide et je pense qu’il y a eu une bonne dose de chance pour que j’en arrive là aujourd’hui.  D’où nous sommes partis, où le voyage s’est déroulé, le bon endroit, le bon moment, et tout ça. Mes cofondateurs sont probablement les meilleurs que j’aurais pu rencontrer, car ils ne me retiennent pas.  Ils me permettent d’être la pleine expression de qui je suis, tout comme mes parents, mes frères et sœurs.  J’ai donc traversé la vie entourée de personnes qui m’ont permis d’être qui je suis.  Ce n’est pas le cas pour toutes les femmes, mais ça devrait l’être », raconte la jeune dame de 27 ans.

 

Elle poursuit:  » Pour moi, la mission est que toutes les femmes soient incluses, et je sens que j’ai la responsabilité de faire entrer plus de femmes.  En tant que femme, si vous avez réussi à garder la porte ouverte pour vous, à avancer et à obtenir toutes les choses que les femmes n’ont pas pu obtenir traditionnellement ou historiquement, vous avez en quelque sorte la responsabilité de garder cette porte ouverte pour la génération de femmes qui vous suit ».

 

Elle inque que « depuis le lancement de la Coalition féministe en octobre 2020, les efforts de diffamation n’ont pas manqué ». Cependant dit-elle,  » cela ne signifie pas que les femmes qui réussissent vont arrêter de travailler.  Le voyage vers l’avenir peut être laborieux, mais il sera constant, et je pense que c’est ainsi que les femmes peuvent envisager le secteur dans lequel elles essaient de se lancer. Les femmes doivent rester stables, savoir qui elles sont et où elles vont » clame-t-elle.

 

Thom Biakpa

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