Bénin : Patrice Talon promulgue la loi sur la reconnaissance de la nationalité béninoise aux afro-descendants

Bénin : Patrice Talon promulgue la loi sur la reconnaissance de la nationalité béninoise aux afro-descendants

Le Bénin a posé récemment un acte fort dans le processus de reconnaissance de son histoire, avec la promulgation de la loi permettant aux descendants de déportés lors de la traite des Noirs, d’acquérir la nationalité béninoise. Cette décision, prise le 2 septembre dernier par le gouvernement sous le leadership du Président de la République Patrice Talon, marque un tournant significatif dans les relations entre le pays et sa diaspora dispersée par la traite négrière.

L’initiative longtemps mûrie par l’exécutif béninois avec le soutien du législatifvise à rétablir des liens séculaires brisés par les traumatismes de l’esclavage. Elle offre aux descendants d’Africains déportés, la possibilité de renouer officiellement avec leur terre d’origine, répondant ainsi à une quête identitaire profondément ancrée chez de nombreux afro-descendants à travers le monde.

Un processus rigoureux

Cependant, le processus d’obtention de la nationalité béninoise pour les afro-descendants s’annonce rigoureux. Les candidats selon ce processus, devront fournir des preuves tangibles de leur ascendance africaine, que ce soit par le biais de témoignages, de documents d’état civil, ou même de tests ADN. « Avoir dix-huit ans révolus, apporter la preuve de son afro descendance par témoignages authentifiés, document d’état civil ou test ADN réalisé dans un laboratoire agréé par le Bénin », sont les critères à remplir pour les demandeurs d’après la loi.

Une fois cette étape franchie, un droit provisoire de trois ans leur sera accordé, sous condition d’un séjour au Bénin. Il est important de noter que la naturalisation n’est pas automatique. Des critères de moralité stricts ont été établis, incluant l’absence de condamnation pour crimes graves, afin de prévenir toute déchéance de nationalité ultérieure.

A en croire Kakpo Mahougnon, député de l’UPR (mouvance présidentielle), professeur à l’Université d’Abomey-Calavi et spécialiste d’études africaines,cette initiation de l’Etat béninois rencontre un retour très enthousiaste des afro-descendants. « Ils ont apprécié la démarche, ils ont apprécié le contenu de la loi. Nous avons, avant même que la loi ne soit votée d’une façon ou d’une autre, échangés avec quelques-uns. Maintenant, après le vote de la loi et sa promulgation, il y a un grand intérêt et un grand engouement dans le cadre de cette loi-là », a-t-il confié au micro d’un confrère international.

Thom Biakpa