
Œuvres d’art : 125 ans après, le Nigeria récupère 119 bronzes pillés par les Pays-Bas
Une vue des œuvres d’art restituées au Nigeria/ SIPA
Après 125 ans d’attente, le Nigeria célèbre la restitution de 119 bronzes, des œuvres d’art précieuses pillées par les Pays-Bas lors d’une expédition militaire britannique en 1897. Cette décision historique a été officialisée par un accord signé entre le ministre néerlandais de l’Éducation, de la Culture et des Sciences et la Commission nationale des musées et monuments du Nigeria. Parmi ces pièces, 113 proviennent des musées nationaux néerlandais, tandis que six autres sont détenues par la municipalité de Rotterdam. Ces bronzes, qui incluent sculptures, plaques et objets métalliques, illustrent le riche héritage artistique et culturel de l’ancien royaume du Bénin, situé dans le sud du Nigeria, avant leur dispersion à travers divers musées européens.
Cette restitution, prévue pour cette année, répond à une demande formelle du Nigeria et marque une étape significative dans la reconnaissance des injustices coloniales. Depuis plusieurs années, le Nigeria s’engage activement dans des démarches pour récupérer ces trésors culturels, qui constituent une part essentielle de son patrimoine historique. D’autres pays, tels que l’Allemagne et la France, ont également entrepris des initiatives similaires pour restituer des objets historiques à leurs nations d’origine.
L’initiative néerlandaise témoigne d’un changement de mentalité en Europe concernant la gestion du patrimoine acquis durant la période coloniale. Cependant, la question de la conservation et de l’exposition de ces pièces une fois rapatriées demeure cruciale. En effet, certains objets restitués dans d’autres pays ont été transférés à des collectionneurs privés ou exposés dans des conditions qui ne garantissent pas leur préservation adéquate.
Le retour de ces artefacts historiques représente une avancée significative dans lareconnaissance des droits culturels des nations africaines. Néanmoins, cela soulève des interrogations sur la capacité du Nigeria à assurer leur protection et leur accessibilité au public. Le gouvernement nigérian devra élaborer une stratégie claire pour préserver et valoriser ces œuvres, afin qu’elles puissent bénéficier aux générations futures. Des musées européens ont déjà proposé des partenariats pour soutenir leur conservation, suggérant ainsi que la collaboration pourrait être plus bénéfique qu’un simple transfert de propriété.
Thom Biakpa
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