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Afrique du Sud – ANC (African National Congress), le contraste entre l’épopée de Nelson Mandela et la corruption actuelle galopante au sein du parti historique

Afrique du Sud – ANC (African National Congress), le contraste entre l’épopée de Nelson Mandela et la corruption actuelle galopante au sein du parti historique  

L’héritage de la figure emblématique anti-apartheid semble se diluer dans une gestion approximative des nouveaux responsables de la chaîne. Une situation factuelle inlouable, contraire aux valeurs des pères fondateurs de cette formation politique. Retour sur le parcours élogieux d’un héros dont les héritiers font l’objet de vives contestations. 

 

Nelson Mandela voit le jour le 18 juillet 1918 à Mvevo, une localité du Cap-oriental. Témoin de la politique ségrégationniste instaurée dans son pays par les blancs contre les noirs, il rejoint dès sa jeunesse les rangs des activistes engagés dans la lutte pour une justice équitable. 

Diplômé en droit, le combattant trouve les arguments nécessaires pour mener la résistance en ralliant les discours aux actes. Il gagne la confiance et la popularité des noirs victimes de l’apartheid et assoiffés de justice. 

Le système en place redoute sa ténacité et l’interpelle le 5 août 1962 pour le maintenir en prison jusqu’à sa libération le 11 février 1990. 

Nelson Mandela bénéficiant d’une grande sympathie de la majorité des sud-africains, accède au pouvoir en 1994 sous l’égide de l’ANC, une formation politique d’idéologie marxiste dans laquelle se reconnaissent les noirs. Il démissionne de la tête de l’État  en 1999 après avoir fait de l’ANC un patrimoine commun basé sur la discipline et l’intérêt général. 

Le guide est prévoyant. ‘’Si l’ANC vous fait ce que le gouvernement de l’apartheid vous a fait, alors vous devez faire à l’ANC ce que vous avez fait au gouvernement de l’apartheid’’. La déclaration de Nelson Mandela, prix Nobel de la paix en 1993, traduit les principes liés à la rigueur, la quête du bien-être collectif à défendre par les partisans de l’ANC. 

Pareillement, il met en garde les uns et les autres contre les dérives tout en incitant à la révolution pour renverser le vice à l’intérieur du parti.  Les cadres de l’ANC ayant succédé à Nelson Mandela affichent depuis plusieurs années des actions opposées à la philosophie du groupe. Jacob Zuma l’ancien chef d’État sera au cœur d’un scandale de corruption dans lequel seront impliqués sa famille et un groupe d’investisseurs expatriés. Vomi par son camp, la rue le pousse à la démission en 2018. 

Cyril Ramaphosa, l’actuel dirigeant sud-africain, n’est pas à l’abri des critiques et dénonciations portant sur les malversations financières. Son prédécesseur l’indexe ouvertement. ‘’ Cyril Ramaphosa a été clairement accusé d’avoir dépensé beaucoup d’argent pour acheter son poste de président de l’ANC ‘’. La corruption au sein du parti, régulièrement fustigée par les masses, aura créé des tensions et provoqué les divisions et les départs en grand nombre. 

Julius Malema, ancien cadre de l’ANC et frondeur du bloc, a quitté le navire pour fonder son parti politique. Economic Freedom Fighters, dont il est le leader, se positionne en véritable contrepouvoir de l’ANC. Le combat contre la corruption et la gabegie financière constitue la cheville ouvrière de son engagement politique. Julius Malema s’offusque du fait que l’ANC soit devenu un repère pour l’enrichissement illicite des nouveaux dirigeants. 

Un contraste par rapport aux fondamentaux mis sur pied par la génération Mandela et qui suscite des interrogations sur l’avenir du parti.  

Tchuisseu Lowé      

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