Afrique : vers un marché touristique intégré Dakar donne l’impulsion

La capitale sénégalaise accueille du 8 au 11 décembre 2025 la première édition du Salon

 

des Marchés Touristiques Africains (SMTA), un rendez-vous majeur qui pourrait

 

transformer durablement le paysage touristique du continent. L’événement marque une

 

volonté claire : bâtir un tourisme africain structuré, intégré et compétitif, porté par les

 

acteurs africains eux-mêmes.

 

La cérémonie d’ouverture s’est tenue sous la présidence de Amadou Ba, ministre de la

 

Culture, de l’Artisanat et du Tourisme. Dans son allocution, il a insisté sur la nécessité d’« une

 

stratégie africaine concertée » pour réduire les disparités entre pays, renforcer la gouvernance

 

du secteur et valoriser les richesses culturelles du continent.

 

Selon lui, l’Afrique doit désormais être capable de « présenter au monde notre offre telle que

 

nous l’avons conçue » et non telle qu’elle est interprétée depuis l’extérieur.

 

Les intervenants ont rappelé que le continent connaît une progression notable du tourisme :

 

+9 % d’arrivées internationales en 2025, soit presque le double de la moyenne mondiale.

 

Mais cette croissance reste fragile : les principales décisions stratégiques et les bénéfices

 

économiques sont encore largement dictés par les marchés émetteurs étrangers.

 

D’où l’urgence de bâtir une structure africaine forte, capable de transformer le tourisme en

 

véritable moteur de développement, de création d’emplois et de valorisation patrimoniale.

 

Au cours du forum, trois axes majeurs ont été identifiés comme clés pour réussir cette

 

transformation :

 

– Améliorer la connectivité aérienne. Les prix élevés des billets et la faible

 

connectivité intra-africaine limitent la mobilité. Les acteurs appellent à plus de

 

coopération pour rendre les voyages accessibles.

 

– Valoriser le patrimoine culturel et naturel africain. Le continent souhaite

 

promouvoir une identité touristique africaine riche : histoire, traditions, paysages,

 

littoraux, artisanat, écotourisme… Une « marque Afrique » qui doit être définie et

 

promue collectivement.

 

– Développer des zones touristiques intégrées et durables. Le Sénégal a présenté

 

ses projets de zones intégrées alliant hôtellerie, tourisme balnéaire, culturel et

 

d’affaires. Cette approche pourrait devenir un modèle continental.

 

Le SMTA réunit des délégations africaines, ministères du tourisme, opérateurs économiques,

 

experts et partenaires internationaux. L’objectif est clair : créer des ponts, encourager les

 

synergies et permettre au continent de peser davantage dans l’industrie touristique mondiale.

 

Ce lancement à Dakar marque une étape déterminante. Malgré les défis. infrastructures,

 

financements, coordination régionale, l’Afrique affiche une volonté affirmée de reprendre le

 

contrôle de son architecture touristique.

 

Avec cette initiative, Dakar s’impose comme un catalyseur d’une vision nouvelle : faire de

 

l’Afrique un ensemble de destinations connectées, attractives et valorisées par les

 

Africains eux-mêmes.