
Bénin : Le Kataklè, 27ᵉ Trésor Royal, rentre à Cotonou
Le tabouret royal de cérémonie, le kataklè, exposé au Musée national de Finlande à Vantaa, le 4 novembre 2024/ AFP
Le Bénin célèbre le retour d’une nouvelle pièce précieuse de son patrimoine royal : le Kataklè, un tabouret royal du Dahomey, a été rapatrié de Finlande le 13 mai 2025. Ce tabouret, qui est désormais le 27ᵉ trésor royal restitué, viendra compléter les 26 œuvres déjà récupérées de France en novembre 2021. Une délégation finlandaise, dirigée par la ministre de la Culture Mari-Leena Talvitie, est attendue à Cotonou ce week-end pour remettre ce siège à trois pieds.
Accompagnée d’hommes d’affaires, la ministre participera à cette visite culturelle marquante. Le Kataklè, qui avait été pillé par les troupes coloniales il y a plus d’un siècle, avait été retrouvé en Finlande, loin de son lieu d’origine au palais d’Abomey. Ce retour s’inscrit dans la continuité des efforts de restitution initiés avec la France. En 2021, les autorités béninoises avaient déjà récupéré 26 œuvres majeures après 129 ans d’absence, grâce à des négociations fructueuses avec Paris.
La dynamique de restitution a pris un tournant supplémentaire en décembre 2024, lorsqu’une récade du roi Béhanzin a failli être mise aux enchères à Paris. Cet objet, sculpté dans un bois dur, était prévu pour une vente intitulée « Tribal Exception », organisée par la maison Millon. Alertées, les autorités béninoises ont réussi à faire retirer la récade du catalogue, avec l’aide de la Fondation Zinsou.
Cette récade, symbole du pouvoir royal, avait été présentée comme un don de Béhanzin aux troupes coloniales lors de sa reddition en 1894. Elle avait ensuite été transmise par héritage à un descendant d’un officier français. Le gouvernement béninois a fermement rejeté toute cession de cet objet, affirmant que « cette pièce doit, à terme, rejoindre la collection nationale », comme l’a déclaré le ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola.
Le président Patrice Talon, qui a lancé les demandes de restitution dès 2016, continue de mener ce combat. En 2021, il avait exprimé sa frustration face à la rétention en France de plusieurs objets emblématiques, tels que le dieu Gou et la tablette du Fâ. Malgré cela, il reste optimiste quant à la possibilité que toutes les œuvres reviennent un jour au Bénin.
Thom Biakpa
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