Agojie – Forces spéciales au cœur du Dahomey
« Tuer sans se soucier de sa propre vie », telle est la règle à laquelle obéissent ces puissantes, déterminées, féroces combattantes du Dahomey ; ces femmes qui font la fierté du Bénin leur pays mais aussi de toute l’Afrique depuis près de V siècles.
Les amazones, une appellation qui s’agence parfaitement à leurs actions. Surnommées ainsi par les colons occidentaux et les historiens à cause de leurs similitudes avec les mythiques Amazones de l’ancienne Anatolie.
Aussi appelées Mino (Mi-No), ce qui signifie « nos mères » en langue fon, ou encore Agojie, ces femmes composent une armée entièrement féminine de leur royaume, autrefois situé dans le Sud de l’actuel Bénin précisément du XVIIe au XIXème siècle.
Ce corps d’élite aurait été mis en place par l’emblématique Reine Tasi Hangbé, seule femme à avoir régné sur le Dahomey au XVIIIe siècle, et en l’honneur de laquelle un monument a été érigé à Cotonou.
Sélectionnées parmi les enfants d’esclaves, elles intègrent à la suite d’une formation le corps des femmes de guerre du roi. Certaines d’entre elles deviennent Mino volontairement, ce qui n’est pas le cas pour d’autres, enrôlées de force.
Ces femmes n’étaient pas autorisées à avoir des enfants ou à être mariées, d’où le fait que beaucoup parmi elles soient vierges. Elles pouvaient cependant être offertes aux meilleurs guerriers ou choisies comme épouses par le roi.
Composé d’environ 5 000 guerrières, le corps des minos est réparti en trois brigades de plusieurs régiments et est commandé par une femme ayant positivement marqué la différence au combat. Leur entraînement est intensif et commence dès le plus jeune âge. Il comprend des combats, du maniement d’armes et des exercices extrêmes comme traverser une construction d’épines, ou vaincre un taureau à mains nues selon la légende.
Après tout ceci, nul besoin d’insister sur la raison des louanges qui leur sont faites en Afrique ! En plus d’être fortes, les amazones du Dahomey ont accompli un exploit : dire non à la colonisation française alors qu’environ 3000 soldats français s’étaient donné pour mission de déloger le roi Béhanzin qui luttait pour l’indépendance de son territoire.
L’opération était partie pour bien se dérouler selon les autorités coloniales, mais c’était avant de connaître les guerrières du Dahomey. Ils furent confrontés à cette farouche armée féminine imposante en allure.
C’est d’ailleurs après cela qu’ils les nommèrent Amazones. Parmi elles, il est un groupe appelé les chasseresses, tueuses sélectionnées parmi les plus fortes et les plus corpulentes. Elles sont conditionnées à vaincre ou mourir. Ce sont elles que croisèrent l’armée des colons. Hélas le courage ne peut pas tout… Après les combats menés, ils ne restèrent que des souvenirs des guerrières ; elles ne résistèrent pas aux fusils et aux pièces de canon de l’armée coloniale.
Leurs exploits sont transmis d’époque en époque en hommage au combat noble qu’elles ont eu à mener pour l’actuel Bénin mais aussi pour toute l’Afrique contre le mouvement colonial. The Woman King, récent phénomène cinématographique, et bien d’autres œuvres, retracent le parcours de ces femmes.
Le corps des Mino est dissout par le nouveau souverain Agoli Agbo après que le Dahomey soit placé sous protectorat français le 17 Novembre 1894.
Hommage éternel à nos Amazones !
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