Libula

Fespaco 2025 : Dani Kouyaté, le réalisateur burkinabé, lauréat de l’Étalon d’Or de Yennenga

Le réalisateur burkinabè Dani Kouyaté heureux de recevoir l’Étalon d’or de Yennenga des mains du Capitaine Ibrahim Traoré/ photo: FESPACO

 

Le réalisateur burkinabè Dani Kouyaté a été couronné, le samedi 1er mars 2025, de l’Étalon d’Or de Yennenga lors de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) pour son long-métrage Katanga, la danse des scorpions. En plus de cette prestigieuse récompense, il a également reçu le Prix du public, une distinction remise pour la première fois cette année.


Katanga, la danse des scorpions offre un récit captivant qui plonge les spectateurs dans les coulisses du pouvoir, explorant des thèmes de jalousie, de haine, de trahison et de paranoïa. En recevant son prix, Dani Kouyaté a tenu à dédier son trophée à l’illustre réalisateur et président du jury, Souleymane Cissé, décédé quelques jours avant le début du festival.


L’Étalon d’Argent a été attribué au réalisateur somalien Mo Harawe pour son film Le village aux portes du paradis, salué pour sa profondeur émotionnelle et sa richesse artistique. L’Étalon de Bronze, quant à lui, a été décerné à la Zambienne Rungano Nyoni pour Devenir une pintade, un film qui se distingue par sa singularité et sa finesse dans l’exploration des relations humaines. Cette édition, placée sous le thème des identités culturelles en Afrique, a vu la participation de cinq femmes réalisatrices parmi les 15 films projetés.


Un troisième sacre pour le Burkina Faso


Dani Kouyaté a ainsi offert au Burkina Faso son troisième sacre, 34 ans après Tilaï d’Idrissa Ouedraogo et 28 ans après Buud Yam de Gaston Kaboré. Martin Zongo, porte-parole du jury des longs métrages de fiction, a souligné plusieurs critères ayant conduit à cette victoire, tels que « l’intemporalité et l’universalité de la thématique », « la magie narrative qui ancre le film dans notre actualité contemporaine », ainsi que « son fort ancrage culturel à travers les décors, les costumes et la valorisation de l’identité linguistique ».


Sous les applaudissements chaleureux du public au Palais des Sports de Ouaga 2000, Dani Kouyaté a reçu son trophée et a rendu hommage au peuple burkinabè : « Je dédie cet Étalon d’Or au vaillant peuple du Burkina Faso et à tous ceux qui ont perdu la vie en défendant notre patrie. La lutte est difficile, mais la victoire est inéluctable. »


Il a également dédié cette récompense à Souleymane Cissé, double lauréat de l’Étalon d’Or et président du jury, en déclarant : « Souleymane Cissé a été pour moi un modèle. Il a tracé la voie que j’aspire à suivre humblement. Souleymane Cissé n’est pas mort ; il vit dans nos cœurs et nos esprits. » Le jury a décidé de ne pas le remplacer, affirmant que « un artiste peut partir, mais ne meurt jamais », comme l’a souligné Martin Zongo, suscitant une ovation debout en mémoire de Cissé.



Pour le délégué général du Fespaco, les films africains doivent être des catalyseurs de changement, des instruments de dialogue et des vecteurs de solidarité. Il a conclu en annonçant rendez-vous aux festivaliers du 27 février au 6 mars 2027 pour la 30e édition.

Thom Biakpa

Post a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *