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Festival des masques de Porto-Novo : Près de 10.000 participants célèbrent la culture et le tourisme béninois

Des masques représentants des divinités au Bénin/ RFI

La deuxième édition du Festival des masques de Porto-Novo s’est achevée le 3 août 2025, illuminant la capitale du Bénin d’un spectacle vibrant et coloré. Cet événement, qui a rassemblé près de 10 000 participants, a mis en avant des masques sacrés et profanes du Bénin, ainsi que des représentations de Côte d’Ivoire et du Nigeria, tout en mettant en lumière les artistes locaux.

Durant deux jours, les foules ont été captivées par des performances envoûtantes, avec la participation de onze divinités emblématiques. Parmi elles, le masque Guèlèdè, connu pour ses couleurs éclatantes ; les Egun gun, qui symbolisent l’esprit des morts ; et le célèbre Zangbeto, gardien de la nuit, revêtu de son costume en paille, accueillis par des chants traditionnels et des panégyriques.

La Côte d’Ivoire, en tant qu’invitée d’honneur, a présenté le masque Zaouli du peuple Gouro, représentant une femme élégante. Un dignitaire de la communauté Gouro a expliqué la signification profonde de ce masque : « C’est un masque de femme, mais l’homme danse à sa place, car la femme ne peut pas aller là où le masque Zaouli apparaît. » Cette présentation a enrichi le festival d’un échange culturel précieux.

Le point culminant du festival a été la parade de clôture, un défilé spectaculaire de 400 divinités orchestré par Didier Sèdoha. Ce dernier a expliqué que le parcours de la parade était conçu pour évoquer une grande forêt, un espace symbolique où les divinités peuvent s’exprimer librement.

Un élan pour le tourisme béninois

Le Festival des masques de Porto-Novo vise à valoriser et promouvoir le tourisme au Bénin, en parallèle avec d’autres événements tels que les « Vodun Days », qui célèbrent l’art, la culture et la spiritualité du Vodun. Les visiteurs, venus de divers continents, ont loué l’énergie et la diversité des spectacles. « C’était très joli, avec beaucoup d’énergie », a déclaré un participant, tandis qu’un autre s’est exclamé : « Dans mon pays, on ne danse pas comme ça ! »

Les bars et maquis de la ville ont prolongé la fête, permettant aux festivaliers de continuer à profiter de l’événement dans une ambiance conviviale et festive.

Réappropriation de la culture béninoise

Le festival est également un moyen de souligner l’importance des masques dans la culture béninoise, une réalité qui n’est pas toujours suffisamment valorisée. Wenceslas Adjognon, coordonnateur de l’événement, a souligné que chaque masque porte une histoire et une fonction, souvent liées à la protection d’une communauté ou à des rites ancestraux.

« Nous avons beaucoup de masques sacrés, et les Béninois se reconnaissent dans ces représentations. Cela justifie pleinement la tenue de ce festival », a-t-il affirmé. Il a également évoqué la nécessité de démystifier les pratiques culturelles, souvent mal comprises en raison des préjugés historiques.

En somme, le Festival des masques de Porto-Novo se positionne comme un événement phare, mêlant célébration artistique, promotion touristique et réappropriation culturelle. Il témoigne de la richesse du patrimoine béninois et de la volonté de ses habitants de valoriser et de partager leur héritage avec le monde entier.

Thom Biakpa

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