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Filière habillement – Afrique noire, le dépotoir de la friperie

L’Afrique importe par an des centaines de tonnes de vêtements de seconde main, venus d’Europe ou des Etats-Unis. Ces chaussures, chemises et pantalons constituent une possible menace pour la couture des terroirs. 

 

En Afrique centrale et occidentale, la grande majorité des citoyens répondent par l’affirmative à l’abonnement à la friperie. 

Des vêtements hors usage en Europe font l’affaire en Afrique. Les styles de Beyonce, Rihanna, 50-Cent, Gims, Booba, forcent les emprunts. La demande en continu profite aux grossistes- fripiers des marchés de Dakar, d’Abidjan,  de Libreville, de Douala etc. 

Les plus démunis, sont des fidèles de ces commerçants d’habillements à vil prix. En 2018, la France a exporté vers le continent plus de 60 000 tonnes de vêtements abandonnés par leurs utilisateurs. 

Bon nombre d’associations à but non lucratif installés dans les pays d’Afrique,  en contact avec quelques mairies et groupes d’aide basés en France, distribuent gratuitement ces habits aux nécessiteux. 

Mais la friperie pourrait constituer une menace pour la tenue vestimentaire des terroirs et faire obstacle au ‘’Made in Africa’’. 

Selon Dieudonné Essomba, économiste camerounais : ‘’ La compétitivité intervient lorsque deux produits de valeur égale en terme de processus de production, de stratégie marketing et gestion des coûts, se retrouvent à conquérir un ou plusieurs marchés. La friperie et tous les objets de seconde main sont des biens dont l’utilité marginale a été atteinte de manière complète et qui viennent retrouver une seconde vie sur le marché africain’’. 

Il appartient donc aux autorités de nos états de prendre des mesures en vue de permettre l’éclosion d’une industrie textile de qualité, à même de satisfaire les besoins des consommateurs africains. 

 

Tchuisseu Lowé     

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