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Jean-Marie Adiaffi – Le concepteur du Bossonisme, une « théologie de libération africaine »

Né à Bettié à l’Est de la Côte d’Ivoire le 1er janvier 1941, Jean-Marie Adé Adiaffi, est considéré comme l’une des grandes figures de la littérature et du cinema ivoirien. Mais il a surtout marqué les esprits par son attachement à la culture africaine et le rejet de celle en provenance de l’occident.

Cette idéologie l’a poussé à concevoir le Bossonisme, tiré du terme bosson, qui signifie « génie » en Agni, sa langue maternelle. Le Bossonisme selon Jean-Marie Adiaffi, est la rélégion primaire; la religion ancestrale africaine. Celle qui venère les oiseaux, les eaux, les forêts et les montagnes sacrées. La mythologie de l`air, l`eau, la terre et le feu. Selon Adiaffi la plus grande capitulation des africains a été le délaissement de ses pratiques traditionnelles au detriment des réligions importées (christiannisme, islam, boudhisme…etc). Il soutient que si au cours de l`histoire l`Afrique a subi plusieurs siècles de domination,  occidentale (esclavage et colonisation), c`est parce que l`africain en rejettant sa religion, a ainsi vendu son âme. D`où le combat sans repis de ce fils de planteur pour redonner à l`Afrique sa puissance et son authenticité d`antan.

En 1999, alors qu`il preparait un congrès mondial du bossonisme en Côte d`Ivoire, il tombe malade et part en France pour recevoir des soins intensifs. Il rechutte quelques temps après, mais refuse de se rendre à ses derniers moments à l`hopital et decide de s`éteindre au milieu de ses statuettes et ses masques (les genies protecteurs) le 15 novembre 1999, à l’âge de 58 ans. laissant comme seul testament le manuscrit achèvé de son livre consacré au bossonisme.

Le précurseur d’une nouvelle écriture africaine

Jean-Marie Adiaffi est considéré comme le précurseur d’une nouvelle écriture africaine. En effet, il affectionne le mélange des genres littéraires et qualifie lui-même son écriture de « N’zassa ». Le N’zassa est un patchwork de tissus multicolores. L’iconoclaste met son talent au service d’un engagement politique. Il veut que ses mots « constituent des des coups de pilons dans la gueule des oppresseurs. »

Auteur de plusieurs oeuvres de renom dont « la Carte d’identité » parue aux éditions Hatier en 1980, Grand Prix littéraire d’Afrique noire, Jean-Marie Adiaffi outre la philosophie à la Sorbonne a aussi étudié le cinéma à l’IDHEC.  Il a ainsi réalisé des films à succès comme Adanggaman (2000), Une couleur café (1997) et Au nom du Christ (1993), qui a remporté l’Etalon d’or du FESPACO.

En novembre 2023, l’homme a été célébré par les acteurs du monde de la culture. Ces oeuvres continuent d’être enseignés dans les écoles.

Thom Biakpa

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