Le berceau du vaudou

Le Bénin, petit pays d’Afrique de l’Ouest, se distingue des autres destinations africaines par sa culture et ses traditions ancestrales. Berceau du vodoun, le pays organise le 10 janvier de chaque année, le Festival Vodoun. Ce grand rendez-vous culturel et cultuel est un appel lancé à l’humanité pour la tolérance religieuse et la culture de la paix. Danses traditionnelles, masques sacrés, prières et incantations, libations, que de découvertes inouïes ! Une véritable immersion culturelle au cœur du vodoun.

 

Une cérémonie cultuelle

 

Les Béninois, au cours de ce festival, rendent hommage aux divinités du vaudou, une religion qui vénère les dieux et les esprits de la nature et respecte les ancêtres vénérés. Le vaudou, connu localement sous le nom de « vodoun » , traduit par  » ce qu’on ne peut élucider  » en langue fon, est originaire du royaume du Dahomey, des actuels Bénin et Togo. Vêtus de tissus blancs et ornés de perles, les fidèles forment un demi-cercle face à l’océan, pour soumettre à la déesse des eaux, leurs offrandes. De l’expérience de toutes ces personnes qui ont déjà participé à cette grand-messe, c’est lorsque vous assistez à cette cérémonie au bord de la mer, que vous-vous rendez compte que Mami Wata n’est pas un simple fétiche, mais la reine de l’eau. 

 

De nombreuses divinités célébrées

 

De nombreux Béninois pratiquent les croyances vaudou parallèlement à celles du christianisme ou de l’islam. Les divinités vaudou célébrées au Bénin comprennent également Heviosso , le dieu du tonnerre, Sakpata , le dieu de la Terre, et Kokou , le dieu de la guerre, à l’instar du Zangbeto, le gardien de la nuit. Mami Wata, cependant, est particulièrement vénérée, car on lui attribue le pouvoir de procurer santé, fertilité et beauté. La plupart des personnes présentes sur la plage de Ouidah sont des femmes.

 

Au cours de cette célébration, il est formellement interdit de livrer toutes les informations sur le vaudou aux étrangers. Sur la plage de Ouidah, les adeptes font des offrandes à Mami Wata , mais les non-initiés sont tenus à l’écart des cérémonies. Le secret et le mystère ne sont pas toujours les bienvenus.

 

Zoom sur les sites du vaudou

 

De Ouidah à Porto-Novo, il y a des sites à ne pas manquer pour un voyage authentique, afin de mieux comprendre la culture des populations béninoises et la réalité des lieux et des sites vaudou.

 

A Ouidah, le Temple des Pythons, face à la cathédrale, est un sanctuaire d’adoration vaudou dédié à Dan, pour rendre culte au python, animal protecteur de la ville. Zéro folklore, mais bien une croyance ancrée et respectée. Le temple est rempli de pythons royaux. On vous en glissera d’ailleurs forcément un autour du cou, avant-goût du rituel du soir, lorsque les serpents sont lâchés en ville pour se nourrir ! Repérez aussi l’iroko sacré, la jarre de purification ou encore le cimetière. 

 

La Forêt sacrée de Kpassè est, quant à elle, un véritable musée à ciel ouvert en plein cœur de ville, qui permet aux non-initiés vaudou de se frotter aux croyances locales, bien que l’on s’en tienne au chemin des statues à l’effigie des dieux. C’est ici qu’au XIVe siècle, le roi Kpassè aurait disparu avant de se changer en iroko. D’où le caractère sacré de la forêt qui en contient son esprit.

 

À proximité d’Abomey, dans un village de campagne des plus agréables, le temple vaudou d’Adingnigon se situe au même endroit que le sanctuaire Agbalè abritant les divinités toxwio agbalé, ancêtres totémiques de la collectivité qui veillent sur l’harmonie des descendants. Non loin, la basilique vaudou dédiée à Lissa, en forme de caméléon de pierre énorme. Des sites étonnants et bien conservés, des bas-reliefs captivants, une panthère marquante et un guide intarissable.

 

A Dassa, c’est l’occasion de vivre un rituel typique et de partager un bout de croyance béninoise avec la Consultation du Ifabodè Fagbohoun Bassalé. Le fa est une science, un art divinatoire auquel les Béninois accordent une grande importance au quotidien. Ici, c’est l’école d’un fa très respecté, reprise par son petit-fils à son décès. Les gens viennent de loin pour trouver des solutions à leurs problèmes. Des signes émergent dans les graines que le fa jette devant lui avec des incantations.

 

Le site vaudou de Dancoli est dédié à la divinité serpent. Situé en bordure de voie, on s’y rend lorsque l’on est face à un problème et que l’on souhaite de l’aide. On plante alors un pieu en terre. Un Legba à l’entrée assure le gardiennage mystique. De grands drapeaux blancs, synonymes de paix, flottent au vent. Si votre vœu est exaucé, n’oubliez pas de revenir faire des offrandes à base d’huile rouge et de sodabi.

 

A Porto-Novo, le Musée vaudou Isébayé est un véritable musée des curiosités mis sur pied par Youssoufou, collectionneur passionné, qui ne vit que pour ses objets dont il connaît l’histoire sur le bout des doigts ! Récades, poteries, fétiches vaudou, tissus anciens, timbres, bijoux d’argent… Plus de 5000 pièces s’entassent là ! À noter, une salle dédiée à la royauté, une autre à la colonisation et la reconstitution d’une consultation du fa. 

Thom Biakpa