Le henné : Un trésor culturel inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO
Le hénné est un symbole vivant de l’identité culturelle des pays arabes/ photo: Getty Images
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a récemment annoncé l’inscription du henné et des rituels qui lui sont associés dans les pays arabes, notamment au Maroc, au patrimoine immatériel de l’humanité. Cette plante, dont les feuilles sont soigneusement séchées et broyées pour être transformées en une pâte onctueuse, est utilisée pour réaliser des tatouages temporaires sur les avant-bras et les pieds des femmes lors des célébrations nuptiales. Elle est également prisée pour teindre les cheveux et est souvent considérée comme un porte-bonheur pour les nouveau-nés.
Le henné est bien plus qu’un simple ornement ; il incarne le cycle de la vie, accompagnant les individus de leur naissance jusqu’à leur mort. Comme le souligne l’UNESCO, il est présent lors des moments clés de l’existence, symbolisant ainsi des traditions et des rituels profondément ancrés dans la culture. Ces pratiques, souvent accompagnées de récits oraux, sont le reflet de règles sociales et de coutumes qui ont traversé les siècles.
Les motifs et dessins réalisés avec du henné varient considérablement d’une région à l’autre. En Afrique du Nord, on retrouve des tatouages inspirés de l’art amazigh, tandis que la péninsule arabique se distingue par des motifs floraux plus audacieux et colorés. Cette diversité témoigne de la richesse culturelle et artistique que le henné représente.
La candidature du henné a été soutenue par seize pays arabes, dont le Maroc, le Qatar, l’Arabie saoudite, le Koweït, l’Égypte et la Tunisie. Cette reconnaissance par l’UNESCO place les traditions liées au henné aux côtés d’autres patrimoines culturels emblématiques, tels que la pizza napolitaine, la capoeira brésilienne et le flamenco espagnol.
Au Maroc, le henné est omniprésent dans les moments significatifs de la vie. Khamissa, une artiste locale, souligne : « De la naissance à la mort, le henné est toujours avec nous. Dans certaines régions, après un décès, il est de tradition d’appliquer du henné trois jours après l’enterrement pour chasser la tristesse et permettre à la vie de continuer son cours. » Cette pratique illustre à quel point le henné est ancré dans le quotidien des Marocains.
L’inscription du henné sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité est accueillie avec enthousiasme. « Je suis très fière que cette pratique ait été reconnue par l’UNESCO, se réjouit une dessinatrice. C’est quelque chose que j’espérais depuis longtemps. »
En plus de son rôle culturel, le henné est également réputé pour ses propriétés médicinales. Il est connu pour ses vertus antiseptiques et apaisantes pour la peau, ce qui lui confère une dimension presque magique. Ainsi, le henné ne se limite pas à un simple art décoratif ; il est un symbole vivant de l’identité culturelle et des traditions qui unissent les communautés à travers le temps.
Thom Biakpa
Post a comment