Légende – Granville Woods (1854-1910), célèbre inventeur noir de l’antenne parabolique, immortel au panthéon de l’humanité

Autodidacte, féru des grandes découvertes, ce génie américain d’origine africaine aura marqué l’histoire par ses inventions. Portrait d’un géant – taille de 2m13 – au cœur de la révolution technique et scientifique. 

Né le 23 avril 1854 dans l’Ohio aux États – Unis, Granville Woods aura connu une enfance difficile gangrénée par la ségrégation raciale qu’ont subi les africains noirs des Usa de son époque. Dans l’impossibilité de faire l’école, exclusivement réservée aux familles de race blanche, il fréquente dès le bas âge l’atelier de Cyrus Woods son géniteur, réparateur de chemins de fer. Le jeune adolescent va rapidement s’adapter à la mécanique et à l’électricité. En quelques années d’apprentissage technique et de curiosité à travers la manipulation des outils autour de lui, l’usinier découvrira ses potentiels et dès lors, décidera de briser les barrières sociales et raciales pour s’affranchir. 

Son talent défie les étiquettes. En 1884, alors qu’il est âgé de 30 ans seulement, il fonde son entreprise the Woods Railway Telegraph Company, qui fabrique et distribue le matériel téléphonique. Trois ans plus tard, Granville Woods atteint la consécration dans le domaine de l’invention. Il crée l’antenne parabolique en 1887 à la 33ième année de sa vie. Son œuvre marque la révolution dans l’univers de la technique et de l’interconnexion entre les peuples du monde. 

Toutefois, le passionné des découvertes ne s’arrêtera pas. Il invente en 1890 le gradateur, un appareil électronique utilisé dans le domaine de la physique pour faire varier la puissance d’un circuit. L’audiovisuel (cinéma, spectacles) en profite pour les projecteurs de scène en vue du réglage de la luminosité. Le génie de Granville Woods ne passera pas inaperçu, car, l’homme reconnu pour ses prouesses recevra des États-Unis, des organisations techniques et scientifiques, 50 brevets d’inventions à titre personnel. Une reconnaissance assez rare attribuée à un noir dans un contexte de marginalisation. Lorsqu’il décède le 30 janvier 1910 à l’âgé de 49 ans, la communauté noire des Usa plonge dans l’émoi du vide créé par l’absence de cet infatigable bâtisseur. Ses œuvres parlent elles-mêmes au fil du temps, notamment l’antenne parabolique, un outil incontournable du monde des médias. 

Bien que sa notoriété s’inscrive dans une dimension universelle, bon nombre d’africains n’ont pas connaissance de son immense patrimoine légué à la postérité. Les écoles et les universités du continent, influencées par les programmes occidentaux, mettent à la marge les rôles joués par les africains noirs dans le progrès de l’humanité. 

Un renouvellement des leçons d’histoire permettrait à la jeunesse africaine de s’approprier son passé, afin de comprendre la place qu’occupent les savants noirs dans l’évolution du monde.

Tchuisseu Lowé