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Strive Masiyiwa : parcours d’un visionnaire qui a changé le visage de la téléphonie mobile en Afrique

Naissance et Etudes

Strive Masiyiwa est un homme d’affaires milliardaire, philanthrope, fondateur et président exécutif de
Econet Gbobal. Aujourd’hui, sa fortune s’élève à plus de 1,5 milliard USD, et il fait partie des
personnalités les plus influentes du monde. Mais qui est-il réellement ? Quand a-t-il commencé ? Et
comment est-il parvenu à un tel succès dans le monde des affaires?

Strive Masiyiwa est né le 29 Janvier 1961 en Rhodésie du Sud, actuelle Zimbabwé, dans une famille
d’entrepreneurs. En raison de l’instabilité politique à laquelle le pays était en proie, sa famille décida de
quitter ses terres, pour s’installer à Kitwe, en Zambie. C’est dans cette ville qu’il fréquente l’école
primaire jusqu’à l’âge de 12 ans, avant de poursuivre ses études à Édimbourg, en Écosse.

Dès 1978, il envisage de retourner dans son pays natal afin de rejoindre la guérilla antigouvernementale
de Robert Mugabe et Joshua Nkomo. Il finit par abandonner ce projet et reprendre le chemin de
l’école : il obtient un diplôme en génie électrique de l’université du pays de galles en 1983.

Il effectue brièvement des travaux de moindre importance à Cambridge, avant de prendre la décision en
1984 de retourner au Zimbabwé, dans l’espoir d’aider à la reprise du pays après la fin de la guerre de
Bush rhodésienne et des élections de franchise universelles en 1980.

 

Le retour au Zimbabwe

Ainsi donc, après 17 ans d’absence, Masiyiwa fait son grand retour dans son Zimbabwé natal, avec
l’intention de mettre au service du peuple son savoir acquis lors de ses nombreuses années d’études en
Occident.

Ingénieur en télécoms, il démarre sa carrière au Zimbabwé par un poste au sein de la compagnie de
téléphonie publique. Il démissionne assez vite pour se mettre à son compte, en mettant en place une
grande entreprise de génie électrique. Mais avec l’essor de la téléphonie cellulaire mobile, il se diversifie
rapidement dans la télécommunication, un choix payant, et certainement le meilleur choix qu’il aurait
pu faire. Un hic cependant : le gouvernement Zimbabwéen de Robert Mugabe, refuse de lui accorder
une licence pour exploiter son entreprise Econet Wireless car à l’époque, il existait un monopole d’Etat
dans plusieurs secteurs d’activités dont les télécommunications.

 

Accrochages avec les autorités de son pays – Exil et essor

Ceci marque le début d’une bataille juridique qui a duré 5 ans et qui s’est soldée par une décision de la
cour constitutionnelle du Zimbabwé en faveur de Masiyiwa.

Ce moment est considéré comme l'une des étapes clés de l'ouverture du secteur africain des
télécommunications aux capitaux privés.

En juillet 1998, Masiyiwa décide de faire coter Econet Wireless à la bourse locale.
Persécuté par les autorités, il décide de quitter le pays pour s’installer en Afrique du Sud où il fonde
Econet Wireless Group, une société Holding réputée pour avoir des opérations et des investissements
dans plus de 20 pays à travers le monde notamment en Afrique ( Econet Wireless Nigeria (maintenant
Airtel Nigeria), Econet Satellite Services, Lesotho Telecom, Econet Wireless Burundi, Rwanda Telecom,
Econet Wireless South Africa, Solarway et Transaction Processing Systems (TPS)), aux USA où il s’est
associé à l’un des principaux entrepreneurs américains John Stanton, dans une entreprise appelée
Trilogy International Partners.

Il est également le fondateur de Liquid Telecom Group, une grande entreprise de satellite et de fibre
optique couvrant plus de 14 pays d’Afrique.

 

Le philanthrope

Homme d’affaires avisé, ses qualités humaines et sa passion pour le développement du continent noir
sont tout aussi remarquables.

Il s’est illustré de fort belle manière en janvier 2020, lors de la grève des médecins du Zimbabwe en leur
versant à chacun une allocation de subsistance d'environ 300 $ (230 £), en plus du transport pour se
rendre au travail. La plupart des médecins en grève gagnaient moins de 100 $ par mois.

Il est en outre impliqué dans une grande variété d’actions humanitaires aussi importantes les unes que
que les autres notamment dans le domaine de la santé, avec des campagnes contre le VIH/SIDA, le
cancer du col de l'utérus, la malnutrition, EBOLA et, plus récemment, la COVID-19.

En 2014, la présidente de l’union africaine (UA) Nkosazana Dlamini-Zuma, le sollicite afin d’aider à
mobiliser des fonds pour lutter contre l’épidémie d’Ebola. Avec l’aide d’autres dirigeants, il parvient à
mettre en place une campagne panafricaine qui permet de recueillir des millions de dollars américains
pour lutter contre la propagation de la pandémie.

Avec sa femme Tsitsi Masiyiwa, avec qui il a 6 enfants, ils ont lancé une organisation à but non lucratif,
la Higherlife Foundation à travers laquelle ils ont instauré un des plus grands programmes de bourses en
Afrique, qui paie les frais de scolarité de milliers d’étudiants chaque année au Zimbabwe, au Lesotho et
au Burundi qu’ils appellent leurs « créateurs d’histoire ».

Au cours des 20 dernières années, il a accordé des bourses à plus de 250 000 jeunes Africains par le biais
de sa fondation familiale, et est également à la base de la création d’un des plus grands programmes de
soutien à l’éducation des orphelins en Afrique.

 

Un homme adulé

Toute cette lutte contre la pauvreté en Afrique, et les nombreux gestes forts dont il fait preuve lui ont
valu de nombreuses récompenses. En 2014, il est listé par Fortune Magazine parmi les 50 chefs
d’entreprise les plus influents au monde. En 2015, le magazine Forbes le cite dans la liste des 10
hommes les plus puissants d’Afrique, et le prix de la liberté lui est décerné par le Comité International de
Sauvetage ( IRC ). En 2020, il est désigné par Bloomberg comme l’une des 50 personnes les plus
influentes au monde, et en 2021, il apparaît de nouveau dans Fortune Magazine sur la liste des 50 plus
grands dirigeants du monde.

Aujourd’hui âgé de 61 ans, Strive Masiyiwa est une figure emblématique de l’Afrique. Il est un acteur
majeur de la vie économique du continent, et fait partie de la classe d’élite qui fait vivre le continent
africain dans cet écosystème mondial économique gouverné par les puissances industrielles
européennes, américaines et asiatiques.

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