Sur les traces de Samora Machel, guide de la révolution et premier président du Mozambique

Intrépide face aux colons portugais, le résistant a mené une lutte sans répit pour la libération de son peuple. 37ans après sa mort, son testament inspire plusieurs. 

Les populations de Madragoa, un village du Mozambique, qui a vu naître Samora Machel le 29 septembre 1933, avaient-elles imaginé que la liberté de ce peuple d’Afrique orientale viendrait de l’insoumission et de la résistance de leur fils ?

Contraint d’abandonner ses études à la mission catholique suite au décès de son frère, le jeune homme, remonté par les violences et les injustices faites contre les populations autochtones par les colons portugais, décide de faire régner la justice. 

En 1961, il rencontre pour la première fois son compatriote,  l’intellectuel et anticolonialiste Eduardo Mondlane, qui va le motiver dans sa vision pour un changement du pays. 

En 1963, le trentenaire compte parmi les plus jeunes militants du Frelimo (Front de libération du Mozambique), un mouvement radicalement opposé au Portugal. S’ensuit un encadrement militaire en Algérie. 

A partir de la Tanzanie, le groupe de révolutionnaires dont il est membre, organise une guérilla et pénètre le Mozambique le 24 septembre 1964. La guerre contre l’envahisseur portugais est sanglante. De nombreux morts sont enregistrés dans le camp des résistants ; l’absence des tenants de la révolution permet à Samora Machel de diriger la barque. 

En 1966 il devient secrétaire à la défense du Frelimo. Deux ans plus tard, il prend le commandement des forces armées et entre au comité central de son parti. Figure de l’aile dure du marxisme, sa détermination rassure son camp.  

La jeunesse du parti croit en ce leader. ‘’Il n’existe pas de colonisation qui soit humaine. Il n’existe pas de colonisation qui n’exploite pas l’autre. Le combat continue’’. Son slogan ‘’A luta continua ‘’ est repris par les populations qui s’identifient en lui. 

Affaiblie, l’armée portugaise renonce aux combats. Samora Machel prend le pouvoir le 25 juin 1975 et devient le premier président du Mozambique indépendant. Sa mort en Afrique du Sud le 19 octobre 1986, provoquée par un mystérieux accident d’avion alors qu’il revenait d’un sommet à Lusaka, va plonger les mozambicains dans la détresse. 

Le régime de l’apartheid a été suspecté de sa mort. 

Tchuisseu Lowé