Tradition ivoirienne – Tout sur l’origine de l’alliance entre les Dida et les Abbeys
Crédit photo live.ci
Des femmes Dida esquissant des pas de danse
Pour une coexistence pacifique, des peuples de Côte d’Ivoire ont tissé des alliances. Au nombre de ceux-ci figurent les Dida et les Abbey. Les raisons de ces alliances sont aussi variées que diverses. Pour le cas précis de l’alliance entre les Dida et les Abbey, ce sont deux faits qui expliquent leur origine. Exerçant la chasse, les Dida sont amenés à effectuer de longs déplacements pour exercer leur activité. C’est ainsi qu’ils rencontrent les Abbey dans des forêts. Un jour, un jeune Abbey tombe amoureux des filles Dida et engrosse l’une d’entre elles. Un acte qui considéré comme une violation des droits africains. Profondément touchés par cet acte, qu’ils considèrent comme une humiliation, lesDida se concertent très rapidement. Ils décident d’infliger comme amende aux Abbey la remise d’un éléphant vivant. En tant quevaillants et bons chasseurs, les Abbey, courageux peuple de l’Agneby, ont réussi à maitriser l’animal. Le différend entre les deux peuples est ainsi clos et l’aventure peut alors continuer.
Quelques temps après, c’est au tour d’un jeune Dida de tomber lui aussi amoureux d’une fille Abbey, qu’il finit par engrosser. Les Abbey se frottent les mains parce qu’ils là le moyen de se venger de ce que les Dida leur ont infligé quand l’un des leurs avait mis enceinte une jeune fille Dida. Ils réclament à leur tour comme amende, la remise d’une panthère vivante. Connaissant l’animal, les Dida proposent après concertation deux belles filles aux Abbey en lieu et place du fauve, qu’ils leur ont demandé d’offrir.
Proposition balayée par les Abbey, singulièrement les jeunes. Mais sachant ce que vaut l’animal, les sages Abbey demandent aux jeunes de se calmer. Après le retour du calme, ils convainquent les jeunes d’accepter l’offre des Dida. Ils expliquent aux jeunes, qu’ils ne peuvent rien faire avec la panthère, qui est un animal féroce. Alors que les deux belles filles Dida peuvent leur faire de beaux enfants. Les jeunes finissent par accepter la proposition de leurs ainés. L’affaire estalors close et la vie peut reprendre son cours normal. Suite à ces deux incidents, les deux peuples décident de signer d’un commun accord unpacte de non-agression appelé dans la tradition : «Toukpê». Les Bété l’appellent « Mèno ». Cet accord de non-agression existe aussi entre les Dida de Lakota (Canton Nèko) et les Bété de Gagnoa (Canton Paccolo).
Jeremy Junior
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