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Les grands empires africains – Que sont-ils devenus ?

Durant des siècles, l’Afrique a été décrite par les occidentaux comme un continent auquel il fallait apporter la civilisation.

 

Entre voyages et tournées de Christophe Colomb et d’Henri le Navigateur au XVe Siècle, l’on découvrait qu’il existait déjà une Afrique riche, organisée et structurée. Elle avait une histoire, des clans, des royaumes, des empires bien structurés à tous les niveaux. 

 

Il s’agira ici de mettre en exergue trois grands empires qui ont marqué l’Afrique Occidentale. Ce sont respectivement l’empire du Ghana, l’empire du Mali et l’empire Songhaï. 

 

L’Empire du Ghana

 

Parlant de celui du Ghana, qui signifie « roi guerrier », deux hypothèses sont émises : selon la tradition orale, sa fondation aurait eu lieu avant le 5e siècle avant Jésus-Christ d’un homme nommé Dinga Cissé.

 

La seconde hypothèse issue des sources médiévales soutient que l’empire aurait été fondé par les Soninké ou Sarakollé vivant à la limite du Sud du Sahara. 

 

Surnommé par ses habitants empire Wagadou qui signifie ville des troupeaux en langue Mandé, ce royaume s’est constitué au VIIème siècle avant Jésus-Christ avec l’exportation d’or et de sel qui s’étendait du moyen Sénégal à la région actuelle de Tombouctou.

 

C’est à la fin du Xe siècle jusqu’au XIe siècle que l’empire connut sa plus grande puissance sous le règne de Khaya-Maghan CISSE.

 

Son économie reposait sur l’agriculture, l’élevage et le commerce particulièrement de l’or, du sel sahélien, du cuivre et des esclaves. 

Pour ce qui est de son organisation politique, l’empereur du clan des CISSE portait le titre de Khaya-Maghan ce qui signifie “le roi de l’or”. À son décès, son pouvoir revenait à son neveu. 

 

Deux cités composaient l’empire à savoir l’une musulmane constituée des arabo-berbères et l’autre constituée des autochtones animistes qui eux, adoraient les phénomènes de la nature, le Ouagadou Bida (Python) et croyaient en l’immortalité de l’âme. 

L’empire ne fut pas éternel, les causes économique et religieuse constituant les raisons de son déclin. Selon l’écrivain Ibrahim Baba Kake, Koumbi Sale la capitale de l’or fut convoitée par les Almoravides qui en avaient besoin pour assurer leur politique d’expansion. Ils finissent par l’envahir en 1076. 

 

Au niveau religieux les Arabes qui faisaient du commerce en Afrique Occidentale créèrent dans la capitale un quartier et constituèrent ainsi une menace. Ils s’attaquèrent aux petits royaumes proches car ils pratiquaient l’islam fragilisant ainsi la stabilité de l’empire. 

 

Ce fut la fin de l’empire du Ghana. 

 

L’Empire du Mali

 

L’empire du Mali, en langue Mandingue Bambara et dioula  signifie “hippopotame” car selon la tradition, le père fondateur Soundjata Kéïta se serait noyé dans le Sounkani et serait par la suite devenu un hippopotame. 

 

Son origine jusqu’à ce jour reste obscure. Il semblerait qu’il existe depuis le Xe siècle lorsque le Ghana avait la suprématie dans la zone sahélienne. 

 

C’est en 1235, après que Soundjata Kéïta ait battu son rival Soumangourou Kanté qu’il inaugura l’ère de puissance du nouvel empire.

 

Appelé Mansa, l’empereur était apprécié pour sa sagesse. Il mit en place une organisation militaire et administrative mais aussi établit une charte dénommée Charte Mandingue. Elle comportait 5 axes faisant ressortir le respect de la vie humaine, la liberté et la justice. 

 

L’économie de cet empire était basée sur l’agriculture, l’artisanat, l’exploitation des mines d’or et le commerce de l’ivoire. 

 

1255, décès de Soundjata Kéïta. Le Mali connaît sa plus grande expansion sous le règne de Kankou Moussa qui succède en 1322 à son père Aboubacar 2. Il fit construire des mosquées-écoles et des bibliothèques dans les grandes villes telles que Oualata, Tombouctou et Niani la capitale. 

 

Après la mort du Mansa Souleymane, des querelles de successions finissent par affaiblir l’empire. 

 

Entres arrivée des portugais, attaques de Oualata par les Mossi, le déclin se fit au XVe siècle par l’attaque des Touaregs, caravaniers liés aux Arabes. 

 

L’Empire Songhaï

 

Pour ce qui est de l’empire Songhaï, il  naquit au XVe siècle. Il était un mélange de peuples nommés Sorkos qui étaient des pêcheurs, des nomades qui se mélangèrent aux agriculteurs et c’est ce qui formait le Songhaï. 

 

Au départ le Songhaï existait sous le Mali comme un vassal. C’est lorsqu’il débutait les conquêtes et annexions des petits royaumes au XIVe siècle qu’il commença à être considéré comme empire. 

 

Il connaîtra son apogée sous  Sonni Ali Ber qui constitua une puissante armée constituée de cavaliers avec une flotte. 

 

En raison de son tempérament puissant et dur de cœur, dit-on, il était comparé à Néron, empereur de Rome. 

 

La puissance économique de l’empire reposait sur le commerce transsaharien, l’agriculture, l’élevage et la pêche. 

 

C’est sous le règne d’Askia Mohamed que l’empire connut ce qu’on a appelé « l’âge d’or ». 

 

L’import-export existait dans l’empire et était facilité par l’existence des voies terrestres et maritimes ; l’or, le cuivre, les barres de sel servaient de monnaie. 

 

Au niveau intellectuel, l’empire comptait plusieurs universités intégrées aux Mosquées. A cette époque dit-on, l’empire était plein d’étudiants soudanais, plein d’ardeur pour la science et la vertu. 

 

Tout comme les empires précédents, celui du Songhaï finira par s’éteindre. Deux causes en sont à l’origine : son immensité et son hétérogénéité.

Dès 1516 les rebellions s’intensifièrent faisant du Songhaï un État faible.

Les luttes internes entre héritiers à la succession contribuèrent aussi à l’affaiblir. 

En 1591, sous le commandement de l’eunuque espagnol Djouder, l’empire sera annexé par les marocains. Sa prospérité eut raison de lui et inspira la convoitise surtout après la conquête des mines de sel de Teghaza, et le contrôle des voies commerciales, Nord- Sud, Est-Ouest.

 

Tout ceci conduisit à une division de l’empire en 12 principautés. L’empire entra donc en décadence.

 

Ces grands empires à savoir le Ghana, le Mali et le Songhaï sont la preuve que l’Afrique a son histoire, propre à elle et qui fait sa fierté.

Il serait approprié pour tout africain de s’imprégner de l’histoire de son continent et d’y tirer grand profit ! 

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