Bernard Binlin Dadié : père de la négritude et l’un des pionniers de l’indépendance de la Côte d’Ivoire
Bernard Binlin Dadié a laissé des traces indélébiles dans l’histoire de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique
Il y a en Côte d’Ivoire un nom dont l’évocation rappelle l’avènement de la négritude et l’obtention de l’indépendance. Cette personne n’est autre que Bernard Binlin Dadié. Reconnu pour ses écrits et ses efforts de défendre la culture africaine, l’homme est considéré à juste titre comme le père de la négritude en Côte d’Ivoire. Bernard Dadié a grandi sous l’influence française. Les effets de la colonisation sont de ce fait un des principaux thèmes de ses écrits. Il écrit de l’importance de préserver la culture et l’identité africaines. Pour lui, il est important que les Africains rappellent leur héritage. Dadié a publié des textes anticolonialistes et des contes qui montrent la beauté d’être Africain. Il valorise son peuple avec ses mots. Aujourd’hui, ce dernier est alors considéré comme l’une des figures de proue de l’Afrique et l’écrivain ivoirien le plus important. Bernard Dadié est auteur d’une œuvre véritablement prolifique, qui aborde tous les genres littéraires: poésie, roman, théâtre, chroniques, contes traditionnels, le plus significatif étant le théâtre. Son respect pour la culture africaine a inspiré Dadié à établir le Cercle Culturel et Folklorique de la Côte d’Ivoire en 1953. La même année, Bernard Dadié a publié son premier roman intitulé Climbié. Il décrit la vie d’une société rurale de la Côte d’Ivoire.
Avec les publications Un Négre à Paris en 1959, Patron de New York en 1964, et La Ville où nul ne meurt en 1968, Dadié a créé un nouveau genre de littérature africaine qui s’appelle les chroniques. Ses chroniques sont les études des autres cultures et ce sont des efforts de préserver ces cultures. Les poèmes Dans tes yeux et Je vous remercie, mon Dieu (tirés du recueil La Ronde des jours 1956) montrent les croyances de Dadié qui a beaucoup d’espoir pour l’avenir. En 1965, il obtient le Grand prix littéraire d’Afrique noire pour Patron de New York, et le prix UNESCO/UNAM en 2016 pour son action en faveur de la culture africaine. Le Grand Prix des mécènes de l’édition 2016 des Grands Prix des associations littéraires lui a également été décerné le 9 mars 2017 à Yaoundé au Cameroun, en hommage à toute son œuvre bibliographique. Ses œuvres autobiographiques sont : Climbié (1953), paru aux éditions Seghers à Paris, Carnet de prison (1984) à Abidjan entre 1949 et 1950. Suite à ses études à l`Ecole normale William-Ponty de Gorée, Bernard Dadié travaille pendant dix ans à l`IFAN de Dakar. En 1947, il retourne dans son pays et travaille pour l’indépendance du pays au sein du Parti Démocratique de la Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA). Les troubles qui surviennent en février 1949 le conduisent en prison pour 16 mois, où il tient un journal qui ne sera publié qu`en 1981, Carnets de prison où il s’adresse à la lutte africaine. À la suite de l`indépendance de la Côte d’Ivoire, il exerce tour à tour les fonctions de chef de cabinet du ministre de l`Éducation nationale, de directeur des Affaires culturelles, d`inspecteur général des Arts et Lettres, et, en 1977, il devient ministre de la Culture et de l`Information.
C’est le 10 janvier 1916 que Bernard Binlin Dadié a vu le jour à Assinie au sud de la Côte d’Ivoire. Koffi est son prénom traditionnel, Adou son « nom de tam-tam », tandis que sa branche de rattachement N’zima est le clan Ehotilé. Elevé un bref moment dans une famille catholique, celui-ci adopte à son baptême en 1926, le prénom de l’instituteur Bernard Satigui Sangaré dont il est le pensionnaire à Dabou, abandonnant celui de Koffi. Bernard Binlin Dadié est le fils de Gabriel Dadié, l’un auxiliaire de l’administration coloniale. Il est né en 1891 et a été enrôlé dès l’âge de 12 ans en qualité d’apprenti télégraphiste au Service des Postes et des équipes du Capitaine Schiffer, chargé d’installer la ligne du télégraphe de Bingerville à Korhogo. Bernard Dadié a été
Marié à Rose Assamala Koutoua, Bernard Dadié a eu neuf enfants. Il s’est éteint le 9 mars 2019. Il était alors âgé de 103 ans.
Jeremy junior
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