Bessie Coleman – Zoom sur la première pilote afro-américaine et figure de la lutte contre le racisme et la ségrégation
La première femme afro-américaine à obtenir une licence de pilote internationale se nomme Bessie Coleman. Aux Etats-Unis, elle était l’une des rares figures de la communauté noire à avoir atteint ce niveau dans une société dominée par le racisme. En tant que femme noire dans les années 1920, elle a dû faire face à de nombreux obstacles en raison de sa race et de son sexe. Mais comme elle aimait à le dire, « l’air est le seul endroit exempt de préjugés » et c’est dans l’espace qu’elle se sentait le mieux.
Née à Atlanta, au Texas, le 26 janvier 1892, Bessie Coleman est la dixième d’une fratrie detreize enfants. Sa mère était afro-américaine et les ancêtres de son père étaient noirs et Choctaw, un peuple amérindien. Ils étaient tous deux métayers et cueillaient du coton pour un propriétaire terrien.
A Waxahachie au Texas où sa famille à aménagé, la jeune Bessie Coleman fréquente des écoles séparées (ce qui signifie que les enfants noirs allaient dans des écoles séparées, qui n’étaient généralement pas aussi bonnes que les écoles pour enfants blancs). Elle s’est inscrite à l’Oklahoma Colored Agricultural and Normal University en 1910, mais a dû abandonner car elle n’avait pas l’argent pour payer ses études.
En 1915, Coleman déménage finalement à Chicago, Illinois, et travaille dans un salon de coiffure. Lorsque son frère John revient des combats en France pendant la Première Guerre mondiale, il raconte des histoires sur la liberté dont jouissent les femmes à l’étranger. “Elles pouvaient même devenir des pilotes”, a-t-il dit. Cela a déclenché un nouveau rêve chez Bessie, celui de devenir aviatrice.
Bessie Coleman économise alors de l’argent et postule dans des écoles de pilotage américaines. Malheureusement, toutes les écoles la rejettent, parce qu’elle est noire et de surcroit une femme. C’est alors que Robert Abbott, l’éditeur d’un journal afro-américain appelé le Chicago Defender, lui suggère d’essayer des écoles en France.
Elle apprend le français, quitte les États-Unis et s’inscrit à l’école d’aviation des frères Cauldron dans la commune de Le Crotoy, en France. C’est dans cette école que Colemanobtient sa licence de pilote internationale le 15 juin 1921, moins d’un an après son inscription. Par la suite, elle étudie le vol acrobatique à travers l’Europe.
À son retour aux États-Unis en 1922 en tant qu’acrobate aérienne, Coleman étonne le public noir et blanc avec ses exploits de casse-cou. Connu sous les appellations de « Queen Bess » et « Brave Bessie », elle fait des boucles, des tonneaux dans son avion. Elle marche même sur les ailes et saute en parachute. Coleman a également utilisé sa renommée pour lutter contre le racisme et la ségrégation, refusant de voler dans des spectacles qui obligeaient les spectateurs noirs et blancs à entrer par des portes séparées.
En 1923, Coleman survit à un grave accident qui lui coûte une jambe et des côtes cassées. Mais sa passion pour l’avion est tellement forte qu’elle récupère rapidement et recommence à faire des cascades lors de spectacles aériens.
Le 30 avril 1926, elle meurt dans un autre accident d’avion causé par une clé desserrée. Mais ses exploits de vol courageux inspirent une flotte de femmes pilotes noires qui sont venues après elle et ont voyagé dans le ciel.
Bessie Coleman rêvait d’ouvrir une école pour les pilotes noirs. Un rêve qu’elle n’amalheureusement, jamais réalisé.
Thom Biakpa
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